mercredi 12 août 2015

Centre Pompidou : collection contemporaine

Profitant du fait que la collection permanente du Centre Pompidou me soit gratuite, je me suis rendu aujourd'hui dans ce musée que je n'avais encore jamais visité. N'étant pas habitué du musée, j'avoue que la première impression m'a été assez négative. On rentre dans cet immense hall de béton et on ne sait absolument pas où aller, ni pour acheter son ticket, ni une fois qu'on a acheté son ticket. J'étais intéressé par la collection contemporaine, mais j'ai dû passer par la collection moderne (où on voit de magnifiques Braque, Picasso, et autres) au 5e étage par lequel on accède par les fameux escalators (dont un était en panne). Monter au 5e pour redescendre au 4e n'est pas des plus pratique. Je pense que le musée devrait améliorer son accessibilité et l'explication des espaces au public. 

Georges BRAQUE, L'homme à la guitare, 1914
Passée cette première impression négative, j'ai été absolument séduit par le musée qui m'a fait penser au Palais de Tokyo par ses grands volumes. Des espaces très grands, pas de sens de visite obligé. On peut errer à sa convenance et s'arrêter devant des oeuvres qui nous interpellent. Exactement la façon dont j'aime visiter un musée. On ne sent pas contraint de s'arrêter devant chaque oeuvre. 

La population des visiteurs est très jeune, ce qui est une bonne nouvelle pour l'avenir de la culture. Enfin, le musée semble respecter la Charte Tous Photographes du Ministère de la Culture car on peut absolument prendre tout en photo alors que (par définition, puisqu'il s'agit d'art contemporain) toutes les oeuvres exposées sont soumises au droit d'auteur. Le Musée du Louvre pourrait s'en inspirer qui interdit les photographies dans ses expositions temporaires. 

Je me suis vite rendu dans la collection contemporaine qui m'intéressait le plus. Ce que j'ai aimé, c'est la grande diversité des matériaux, supports, moyens qu'utilisent les artistes pour s'exprimer, à l'instar de Christian MARCLAY avec Telephones (1995), une compilation de vidéos projetée sur un mur. 



Étant musicien, je suis très sensible aux artistes qui utilisent le son dans leurs oeuvres. Un travail qui m'a marqué est celui du Label Dalbin qui associe le travail visuel d'un plasticien à celui d'un compositeur, les deux étant créateurs à part égale. Dans The Five Elements (2005), je suis tombé sur Air de François CHALET et SEELENLUFF qui m'a vraiment accroché. Le travail entre l'image et le son est juste magnifique. Ces films sont diffusés dans des salles noires et isolées par des murs de passage ce qui permet de ne pas troubler la visite pour les autres oeuvres. 



Au-delà des oeuvres en format film, ce crucifix de Kendell GEERS emballé dans un papier de barrière  rouge et blanc m'a fait pensé au Piss Christ d'Andress SERRANO. 

Kendell GEERS, T.W. (I.N.R.I.), 1994
L'une des oeuvres qui m'a le plus bouleversé est une pièce dans laquelle on trouve des étagères remplies d'objets sans lien apparent. Végétaux, pierres, iPod, statues, verres. On se croirait sur un chantier archéologique de l'an 50000 où des archéologues essaieraient de redonner du sens à des objets qu'il retrouvent. La pièce est baignée par des sons de sirènes stridentes et de tôle ondulée. 

Andriàn VILLAR ROJAS, Sans titre (étagères), I, de la série : Today We Reboot the Planet, 2013
Le titre de la série Today We Reboot the Planet me semble pertinent dans ce début de XXIe siècle marqué par la destruction continue de notre environnement. L'artiste semble se positionner en proposant un nouveau départ à notre planète où chaque époque (passé, présent et futur) repartirait de zéro. 

Une autre oeuvre étonnante, cette salle capitonnée et silencieuse dans laquelle se trouve un piano (fermé), un thermomètre et un tableau. On y rentre en se penchant car l'ouverture est assez petite. On a l'impression d'être sorti du musée, dans un temps suspendu. 

Joseph BEUYS, Plight, 1985
Des installations, des photos, des lumières, des films, des sonores, des peintures, des meubles, de l'architecture, des ustensiles ... Cette partie "Collection contemporaine" est vraiment très complète, très intéressante, et on prend un plaisir fou à s'y perdre et à se plonger dans les oeuvres. Mon seul regret, qu'il n'y ait pas plus d'oeuvres d'après 2000. Mais j'imagine que le musée fait tourner ses collections et achète régulièrement des oeuvres qui viennent d'être créées. Comme on peut s'y attendre, j'ai été le plus marqué par les oeuvres utilisant le thème de la musique ou du son, mais il y en a beaucoup d'autres à découvrir.  

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